SUBCULTURAL DIFFERENCES IN CHILDREn'S LANGUAGE DEVELOPMENT1 |
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Authors: | Doris R. Entwisle |
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Abstract: | Différences subculturelles dans le développement du langage. — Les associations verbales des enfants, une fois classées selon la fréquence des réponses paradigmatiques, fournissent un indice du développement linguistique. Divers groupes d'enfants, qui se trouvent, respectivement, au jardin d'enfants, en 1re, 3eet 5e année d'école primaire, qui ont été appareillés du point de vue du QI, mais qui diffèrent par la classe sociale, le lieu d'habitation, l'appartenance subculturelle et la race, ont donné des associations à la même série de mots stimuli. A l'aide de l'indice fourni par les réponses paradigmatiques et en contrôlant le niveau intellectuel, on a pu ordonner grossièrement les différents groupes de ire année, comme suit : — I. enfants blancs habitant la zone des taudis (slum); — 2. enfants noirs des taudis, enfants blancs d'ouvriers et enfants blancs de la classe moyenne; — 3. enfants blancs des régions agricoles du Maryland; — 4. enfants “Amish” vivant dans les régions agricoles de Pennsylvanie. En 3e année, les enfants blancs et noirs, qui vivent dans la zone des taudis, se classent derrière les enfants banlieusards et sont proches des enfants campagnards. En 5e année, tous les groupes, à l'exception des enfants “Amish”, semblent proches de l'asymptote. Les différences entre groupes sont plus marquées au cours de la 1re année de scolarité, quand le niveau scolaire n'est pas encore très élevé; ce qui donne à penser que ce sont les conditions familiales, plus que la scolarisation, qui entraînent les différences. II est surprenant qu'en ire année, les enfants des taudis dont le QI est de 100 en moyenne donnent des réponses qui sont très proches de celles des enfants de la classe qui habitent la banlieue et qui ont un haut QI (130) : une analyse sémantique, ainsi que la fréquence d'usage de la “forme” ou de la “classe”, confirme cette observation. On a généralement admis que l'enfant des zones de taudis vivait dans un milieu linguistiquement pauvre et de mauvais résultats scolaires vont souvent de pair avec ce déficit: la présente recherche, au contraire, laisse supposer que le developpement du langage jusqu'a la première année de scolarité est, en quelque sorte, accéléré. l'explication la plus plausible de ce phénomène tiendrait à la forte fréquence d'écoute de la télévision : l'auteur montre pourquoi l'enfant des taudis regarde probablement beaucoup plus souvent la télévision que I'enfant banlieusard. On observe que le développement du langage chez les enfants modernes semble accéléré par rapport à celui des enfants qui vivaient il y a une cinquantaine d'années : cette observation est compatible avec l'idée que la télévision accélère le développement. Les différences entre les blancs et les noirs des taudis semblent le mieux s'expliquer par les taux différentiels d'immigration du Sud agricole vers Baltimore. Les différences entre campagne et ville dans le développement des associations verbales rappellent les différences entre campagne et ville dans le développement cognitif, si largement observées par Bruner et ses collaborateurs. Cette différence est sans doute la plus utile à considérer en matiére d'explication causale. |
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