| Abstract: | L'A. approche le phénomène de la latéralisation à travers un modèle théorique combinant dominance cérébrale et conformité culturelle. Le taux d'incidence de gaucherie dans une société particulière résulterait de l'interaction du potentiel génétique de latéralisation (dominance hémisphérique) et des pressions culturelles vers la conformité. Une étude interculturelle de ces variables, effectuée sur des sujets Temne (Sierra Leone) et Arunta (Australie), confirme le modèle proposé: on observe, en effet, 3.4 % de gauchers chez les Temne, agriculteurs et conformistes, tandis qu'apparaît un pourcentage significativement supérieur (10.5) chez les chasseurs Arunta dont la socialisation est plus permissive. En outre, sur 247 femmes appartenant à trois sociétés rurales, on n'a relevé aucun cas de gaucherie, ce qui confirme la thèse de Barry et al. (1957) concernant les pressions conformistes plus fortes envers les femmes au sein des communautés rurales. Les résultats des comparaisons interculturelles de la dominance manuelle et oculaire vont dans le sens des découvertes antérieures. Ainsi, le pourcentage de sujets à dominance croisée (main droite-?il gauche) atteint chez les Temne le chiffre attendu de 25 à 33%. Enfin, l'A. montre que, comme prévu, les sujets Temne à dominance croisée sont, du point de vue du style cognitif, significativement plus dépendants du champ que les sujets à latéralisation parallèle (main droite-?il droit). |
