Abstract: | Conclusions L'étude des faits, dont nous n'avons pu donner que quelques échantillons, ne laisse pas de doute sur la découverte tardive de la notion de hasard et la formation progressive du raisonnement probabiliste. On aurait pu s'attendre à trouver une intuition de la probabilité: la realité quotidienne offre le spectacle d'un mélange inextricable de faits et de séquences causales. Ce n'est qu'en théorie ou encore dans une certaine mesure en laboratoire que les faits et relations causales sont simplifiés et dissociés au point de nous permettre des déductions certaines. Dans la vie courante on est plus souvent réduit à deviner et à baser ses prévisions sur des fréquences empiriques que sur des lois et équations simples et rigoureuses. Et pourtant l'expérimentation psychologique prouve que l'attitude probabiliste, quoique suggérée et entretenue par les faits, n'est pas primitive; bien au contraire, elle ne se construit qu'à partir d'un certain niveau de raisonnement et en interdépendance étroite avec celui-ci. La notion de hasard est étrangère à toute mentalité primitive, aussi bien celle du jeune enfant que celle dite du primitif et de l'obsédé en état de régression pathologique, qui chargent volontiers les événements fortuits de significations subjectives et miraculeuses. La notion de hasard et le raisonnement probabiliste en général ne sont accessibles qu'à une mentalité objective et rationnelle, capable de discerner, grâce à des mécanismes opératoires, le domaine du déductible de celui du fortuit et à structurer ce dernier par la méthode combinatoire en un système de probabilités, dont la méthode génétique permet d'analyser le processus et l'évolution. |